Etat de l’art urbain, Oxymores III les 13 et 14 octobre 2016
Colloque organisé par le ministère de la Culture et de la Communication et l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Etat de l’art urbain, Oxymores III 13 et 14 octobre 2016 Grande Halle de la Villette, Paris Salle Boris Vian
9h : Mot d’accueil par les équipes de la Villette. Ouverture par Pierre Oudart, Directeur adjoint de la création artistique, ministère de la Culture et de la Communication, et Thierry Dufrêne, professeur à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense.
Jeudi 13 : Les scènes urbaines, une histoire de l’art dans la rue Le premier jour est consacre à l’histoire et la réinscription de ces manifestations artistiques dans l’histoire de l’art. Seront données à voir et à comprendre les scènes qui ont été actives dans les dernières décennies, les œuvres, les documents choisis par les intervenants.
9h30-11h30 : Avant-propos et présentation des principales scènes urbaines par Stéphanie Lemoine, journaliste, Christian Omodeo, chercheur et commissaire d’exposition et Hugo Vitrani, commissaire associé au Palais de Tokyo et journaliste Cet avant-propos permettra de présenter l'art urbain dans toute la diversité de ses expressions, mais aussi d’exposer les problématiques et débats qui structurent ce champ créatif.
Invités : - Jean Faucheur, artiste (Paris) - Ilaria Hoppe, chercheuse (Linz, Autriche) - Pedro Soares Neves, graphiste, designer, enseignant (Lisbonne, Portugal) - Magda Danysz, galeriste et critique d’art (Paris) - François Chastanet, architecte et graphiste (Bordeaux) - RCF1, artiste, (Paris) - Valériane Mondot, consultante (Paris)
11h30-13h : table-ronde 1 : Boîte à outils / Outils conceptuels Modérateur : Thierry Dufrêne, historien de l’art, (Paris) Quels outils pour décrire, analyser, comparer, définir l’art urbain ? Dans cette séquence, il sera procéde à un décadrage chronologique et thématique pour aller vers une approche plus transversale de la pratique. Comment aborde-t-on, sur un large spectre chronologique, les questions de l’empreinte, de la marque, de la signature, du graffiti de la prolifération des signes? Des spécialistes s’en entretiennent en confrontant leurs outils et méthodes à l’art urbain.
Invités : - Jérémie Koering, historien de l’art (Paris) - Béatrice Fraenkel, anthropologue (Paris) - Frédéric Keck, historien de la philosophie et anthropologue (Paris) - Rémi Labrusse, historien de l’art (Paris) - Ralf Marsault, photographe et anthropologue (Berlin, Allemagne) - Patrice Poch, artiste (Paris)
14h30-16h : table-ronde 2 : L'art urbain à l'ère des réseaux numériques Modérateur : Stéphanie Lemoine, journaliste et critique d’art Entre Street Art, nouveaux médias et urban hacking, cette table ronde analyse l’impact de la révolution numérique sur les modes opératoires et l’esthétique des artistes urbains, leur relation au contexte, aux publics, aux institutions, à la sphère économique, au droit... Elle étudie l’influence de la culture Internet, et tout particulièrement des réseaux sociaux et du « libre », sur un mode d’expression de plus en plus façonné par les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Invités : - Christophe Genin, professeur de philosophie de l'art et d'études culturelles (Paris) - Émile Abinal, producteur et directeur de l’atelier JR (Paris) -
16h30-18h : table-ronde 3 : Le droit à la rue/le droit de la rue Modérateur : Emmanuel Moyne, avocat à la Cour (Paris)
L’illégalité est l’une des caractéristiques de l’art urbain ; revendiquée ou subie, elle en détermine l’esthétique et permet – au moins originellement – de le distinguer d’autres formes de création dans l’espace urbain, dont l’art public et le muralisme. Le caractère souvent délictueux de ces interventions explique que certains artistes (pas seulement issus du graffiti) aient vu leur carrière jalonnée d’arrestations, de sanctions et parfois de procès – alors que leurs œuvres peuvent être protégées – et le sont souvent – au titre du droit d’auteur. Cette reconnaissance du caractère artistique de la plupart des œuvres créées dans la rue est de nature à brouiller le régime juridique de l’art urbain. En confrontant droit pénal et droit de la propriété intellectuelle, ne risque-t-elle pas de le placer dans une « zone grise » où les qualités esthétiques de l’œuvre et le degré de notoriété et de popularité de son auteur sont susceptibles d’influencer considérablement l’institution judiciaire ? Toutes les interventions urbaines se valent-elles au regard du droit et de la loi ?
Invités : - Pascale Suissa-Elbaz, cheffe du bureau des affaires juridiques, Direction générale de la création artistique (Paris) - Maître Jean-François Jésus, avocat (Paris) - Cokney, graffeur et tatoueur (Paris) - Karim Boukercha, graffeur, journaliste et écrivain (Maroc, Paris) - Fancie SDK, artiste (Paris) - Lokiss, artiste (La Souterraine) - Benjamin Gaulon, artiste (Paris) - Katja Glaser, chercheuse (Cologne, Allemagne)
20h-22h : projection de films Oxymores / Cristobal Diaz (version courte), Les impressionnés de Rouen / Olivier Landes et Vincent Laborde (version courte), 1973 NYC / Marc Aurèle, Mausolée / Lek & Sowat et Kan, etc.
Vendredi 14 : Face à la rue, et après ? Le second jour traite de questions politiques et contextuelles et sociologiques et topologiques (quelle rue, à qui est la rue ?) au regard de la question artistique (ce dont nous héritons, du patrimoine, de l’artisticité des expressions urbaines) et de ce qu’il est possible encore de faire. Il s’interroge aussi sur l’intérêt grandissant pour l’art urbain aujourd’hui (les festivals, le marché, les institutions) : graffitis vandales, graffitis vendus ?
9h30-11h : table-ronde 4 : La rue, un enjeu politique Modérateur : Maud Le Floc’h, urbaniste, directrice du pOlau-pôle des arts urbains Quelles que soient ses formes d’expressions, l’art urbain peut se lire comme une réaction à l’aménagement du territoire par les experts de l’urbain – élus, urbanistes, aménageurs, promoteurs...- et comme l’exercice d’un droit à la ville potentiellement émancipateur. Aussi a-t-il été tenu dès l’origine pour un art subversif, sinon pour une « insurrection par les signes » contre le fonctionnalisme, l’hégémonie publicitaire et la fabrique autoritaire, « verticale », de la ville. Comment expliquer cette évolution ? Quel effet a-t-elle sur les pratiques et sur l’esthétique urbaine ? Inaugure-t-elle une nouvelle manière d’aborder la commande publique dans un contexte d’évolution des modes de production urbaine ? Dans un tel contexte, à quelles conditions l’art urbain peut-il demeurer une mise en question et un contrepoint à la fabrique ordinaire de la ville ?
Invités : - Rafael Schacter, anthropologue, chercheur et critique d’art (Londres, Royaume-Uni) - David Demougeot, directeur de Bien Urbain (Besançon) - Roti, artiste (Paris)
11h30-13h : table-ronde 5 : Faire l’histoire / garder les traces, transmettre la mémoire Modérateur : Christian Omodeo, chercheur et commissaire d’exposition
Comme tout art transitoire (du happening au Land Art en passant par le tatouage), l’art urbain s’affronte à la question de sa documentation et de sa conservation. Dans son cas, l’archivage des traces est compliqué à la fois par l’illégalité des pratiques, par l’amateurisme des pratiquants et par la relative rareté, jusqu’à une époque récente, des études universitaires, parutions et médias spécialisés sur le sujet. Sous quelles formes conserver l’art urbain ? Comment se documentent ces pratiques et qui les documentent ? Quelles sont leurs archives ? De quelles évolutions l’essor des technologies numériques est-il porteur en matière d’archivage, de documentation, de diffusion ? Heba Y. Amin, artiste et chercheuse (Le Caire, Berlin), Gérard Paquet, président de Planètes Émergences et Inouk Moncorgé, directeur général de SRL2 (Marseille) Élise Herzkowicz, directrice d’ Art Azoï (Paris)
Invités : - Carlo McCormick, critique d’art (New York, États-Unis) - Yasha Young, directrice d’Urban Nation (Berlin, Allemagne) - Nicolas Gzeley, journaliste (Paris) - Roland May et Alain Colombini, directeur et chimiste du CICRP (Marseille) et Claire Calogirou, conservatrice au MuCEM (Marseille)
14h30-16h : table-ronde 6 : L’école de la rue Modérateur : Hugo Vitrani, commissaire associé au Palais de Tokyo et journaliste La rue est inscrite de manière irréversible dans l’histoire de l’art. Certains artistes ont fait leurs armes dans la rue comme d’autres ont fait l’école des Beaux Arts. Certains ont fait les deux simultanément. D’autres se sont inspirés de la rue pour élaborer des œuvres d’atelier qui s’intéressent à l’urbanisme, à la ruine, à l’illégalité, à la marginalité, à la politique... Comment la rue façonne-t-elle l’imaginaire des artistes ? Que reste-t-il de la rue dans les œuvres de ceux qui, venus à la création artistique via leurs interventions urbaines, se sont ensuite affranchis de leur cadre d’intervention originel ? Comment la rue peut-elle se déployer dans l’atelier ? Comment la rue peut-elle devenir atelier ? Pour reprendre la question posée par Daniel Buren, « Comment à force de descendre dans la rue, l’art peut-il enfin y monter ? ».
Invités : - Olivier Kosta-Théfaine, artiste (Rome, Italie) - Antwan Horfée, artiste (Paris) - Aline Bouvy, artiste (Bruxelles, Belgique) - SKKI, artiste (Paris) - Philippe Baudelocque, artiste (Paris)
16h-17h : Synthèses - Thierry Dufrêne - Lek & Sowat, artistes (Paris) - Dominique Aris, cheffe de projet pour l’art dans l’espace public, DGCA (Paris) - - Isabelle Delamont, conseillère arts plastiques, DRAC Île-de-France (Paris) Guy Tortosa, inspecteur de la création, DGCA (Paris)
17h : Intervention de Jean-François Balaudé, Président de l’Université de Paris Ouest Nanterre la Défense. Clôture par Régine Hatchondo, Directrice générale de la création artistique, ministère de la Culture et de la Communication.